Le fonds souverain de Libye poursuit son activité d’investissement afin de contribuer au redressement économique malgré le gel de la majorité de ses actifs depuis 2011. Il doit relever le défi de gérer à long terme dans un pays qui a connu une longue période de trouble et guerre civile après la chute du pouvoir de Kadhafi.
Créé en 2006, le fonds souverain de Libye, la Libyan Investment Authority (LIA), devait se mettre au service des rêves de grandeur de Mouammar Kadhafi, l’autoproclamé « roi des rois » de l’Afrique. Géré de près par un de ses fils, Saïf-al-Islam, jusqu’en 2011, le fonds est aussi suspecté dans ses premières années d’avoir financé les activités litigieuses et les basses œuvres du régime.
Après la chute de Kadhafi , la grande majorité (80 %) des actifs du fonds avait été gelée à l’étranger (Etats-Unis, Europe, Royaume-Uni).
Le dégel des actifs n’est envisageable que si la communauté internationale, Etats-Unis et Europe en tête, estime que l’argent récupéré sera utilisé à bon escient et avec toutes les garanties (ni armes, ni terrorisme…).
Au moment des sanctions, le fonds et ses 550 filiales investissaient dans près de 400 entreprises et une cinquantaine de pays, notamment en Afrique (hôtels, énergie, télécoms, parcs animaliers pour safaris), où ses actifs ont échappé au gel. Aujourd’hui, indique le journal Les Echos, la LIA demande au Conseil de sécurité et au Comité des sanctions des Nations unies « de mettre à jour le régime de sanctions sur les avoirs gelés de la Libye », mais « ne demande pas la levée des sanctions sur ses actifs à l’étranger. »
Disposant de 68,4 milliards de dollars de capitaux à fin 2019 (dernier chiffre communiqué par le fonds), la LIA, qui était au départ dotée de 250 millions de dollars, figure au 25e rang mondial des fonds souverains et au 1er rang en Afrique, devant les fonds d’Ethiopie et d’Algérie. Les trois quarts des actifs sont investis en liquidités et fonds de placement, puis en actions, obligations et immobilier. Il emploie une centaine de personnes, basées notamment à Tripoli et à Londres.