Le roi du Maroc Mohammed VI exhorte vendredi le gouvernement à accélérer les programmes de développement dans l’éducation et la santé. Dans son discours très attendu devant le Parlement, il n’a cependant pas mentionné les manifestations de jeunes depuis près de quinze jours.
Parmi les priorités doivent figurer « la création d’emplois pour les jeunes » et « la promotion concrète des secteurs de l’éducation et de la santé », a-t-il ajouté.
Ignorant les partis politiques et les organisations syndicales, le collectif GenZ 212, qui organise presque chaque soir depuis le 27 septembre des rassemblements à travers le pays, s’était adressé directement au roi pour lui faire part de ses revendications. Le mouvement, qui compte plus de 200 000 adhérents sur Discord, rassemble à chaque manifestation entre plusieurs dizaines et des centaines de personnes. Il réclame des réformes dans les secteurs de la santé et de l’éducation, le limogeage du gouvernement ainsi que la lutte contre la corruption.
Inégalités persistantes
Des jeunes ont aussi dit à l’AFP ou scandé lors de rassemblements qu’ils voulaient voir moins de stades et plus d’hôpitaux, au moment où le Maroc construit à tour de bras en prévision de la Coupe d’Afrique des nations fin 2025 et du Mondial 2030.
« Il ne devrait y avoir ni antinomie ni rivalité entre les grands projets nationaux et les programmes sociaux, tant que le but recherché est de développer le pays et d’améliorer les conditions de vie des citoyens », a déclaré Mohammed VI dans son discours.
La mobilisation du collectif GenZ 212, dont les fondateurs sont anonymes, s’inscrit dans un mouvement de protestation né mi-septembre après le décès à l’hôpital public d’Agadir (sud) de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.
Jeudi, le gouvernement a réitéré son appel au dialogue avec GenZ 212, affirmant travailler « pour mobiliser les ressources et identifier les déficits à combler ».
Au Maroc, les inégalités sociales demeurent un défi majeur. Le pays est marqué par de fortes disparités régionales et un écart persistant entre les secteurs public et privé. D’après les chiffres officiels, le déficit éducatif explique 47,5 % des cas de pauvreté, malgré le recul du taux national de 11,9 % en 2014 à 6,8 % en 2024.