Le désespoir des Palestiniens comme fonds de commerce. Selon une enquête menée par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) en coopération avec le média indépendant en ligne égyptien Saheeh Masr et relayée par Le Monde, le passage de Gazaouis vers l’Egypte est devenu un business particulièrement lucratif. De plus en plus de courtiers indépendants et d’agences de voyages ayant pignon sur rue proposent ainsi des permis de passage via Rafah, vendus entre 4 500 et 10 000 dollars (entre 4 100 et 9 200 euros). Plutôt que de rester sur liste d’attente – ouverte en priorité aux binationaux et aux Palestiniens blessés – pour pouvoir quitter Gaza, nombre de Palestiniens vendent effets personnels et bijoux pour rassembler les sommes nécessaires à leur départ du territoire en guerre. La plupart des transactions se soldent néanmoins par des arnaques, laissant les candidats à l’exil complètement démunis.
Le procédé n’est toutefois pas nouveau. Il a vu le jour avec l’arrivée au pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza en 2007, et l’ouverture aléatoire du point de passage de Rafah qui en a découlé.
D’autre part, une société proche des renseignements égyptiens facturerait 5 000 dollars chaque camion humanitaire entrant à Gaza
Selon le rapport, une organisation caritative non nommée affirme que l’entreprise en question facture des milliers de dollars pour chaque camion d’aide humanitaire qui traverse la frontière entre l’Égypte et Gaza. « Les responsables profitent de la situation humanitaire à Gaza », a-t-elle estimé.