Alors que de nombreux produits de base, en particulier alimentaires, manquent depuis déjà plusieurs mois, les autorités ont déclaré la guerre aux contrebandiers, accusés de provoquer le phénomène ou du moins de l’amplifier. Les arrestations se multiplient.
Le président Tebboune, note Jeune Afrique a attiré plusieurs fois l’attention sur ce problème et pour le gouvernement d’Aïmene Benabderrahmane, les coupables de cette instabilité du marché sont tout désignés et un doigt accusateur est pointé vers « les spéculateurs et les milieux de la contrebande organisée ». Abderrachid Tabi, le ministre de la Justice et Garde des sceaux, qui s’exprimait sur le sujet le 6 octobre, a accusé des « groupes organisés œuvrant à la déstabilisation de la société et des institutions de l’État » d’être derrière ces dysfonctionnements.
Des groupes occultes et des « réseaux de spéculateurs qui s’adonnent à des actes de contrebande sur les frontières est et ouest » seraient donc « à l’origine du phénomène de la spéculation illicite et de la pénurie de certains produits de large consommation ». Pour le ministre de la Justice, la spéculation illicite est passée à un « autre stade qui dépasse la flambée des prix ». C’est désormais « un acte organisé visant la déstabilisation directe de l’État » et, de ce fait, elle est désormais un crime traité au niveau du service de lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
Dans un récent bilan de la lutte contre la spéculation et le crime économique, un communiqué du Commandement de la gendarmerie nationale (CGN) faisait état de 3 691 affaires liées à la spéculation et à la contrebande impliquant 5 694 individus traitées durant les neuf mois de l’année en cours.
Accusées de crime économique organisé, de détournement de produits de large consommation et de pratiques commerciales frauduleuses, 1 117 personnes auraient été placées en détention provisoire, écrit Jeune Afrique.