Israël recommence à « militariser la famine » dans la bande de Gaza « en décidant de rompre » l’accord de cessez-le-feu et de bloquer l’aide humanitaire, a affirmé, jeudi, un groupe de plus de trente experts indépendants de l’ONU, dans un communiqué.
Israël a annoncé le 2 mars sa décision de suspendre l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, sur fond de désaccord avec le Hamas sur la façon de poursuivre la trêve fragile entrée en vigueur le 19 janvier. L’aide humanitaire est devenue « la première source de revenus » du mouvement islamiste palestinien, a justifié le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar.
Cette décision constitue une violation flagrante du droit international, ont déclaré dans un communiqué ces experts, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies mais qui ne s’expriment pas au nom de l’organisation. « Nous sommes alarmés par la décision d’Israël de suspendre une fois de plus l’entrée dans la bande de Gaza de tous les biens et fournitures, y compris l’aide humanitaire vitale », ont-ils écrit.
« En tant que puissance occupante, Israël est toujours tenu de garantir une alimentation suffisante, des fournitures médicales et d’autres services de secours », ont ajouté les experts, parmi lesquels figure la rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese. Les experts de l’ONU considèrent qu’« en coupant délibérément les fournitures vitales, y compris celles relatives à la santé sexuelle et reproductive, et les appareils d’assistance pour les personnes handicapées, Israël arme une fois de plus l’aide ».
« Il s’agit là de graves violations du droit international humanitaire et des droits humains, ainsi que de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité au sens du statut de Rome », ont-ils accusé.