L’impact des essais nucléaires réalisés par la France en Polynésie française est faible mais pas inexistant sur le risque de cancer de la thyroïde, selon une nouvelle étude présentée ce lundi par l’Inserm, qui exploite pour la première fois des données déclassifiées de l’armée.
Dans cette étude, dont les résultats sont publiés dans JAMA Network Open, les scientifiques ont procédé à une analyse de prédiction des risques, selon laquelle les essais nucléaires réalisés par la France pendant des dizaines d’années dans l’archipel pourraient être responsables de 0,6% à 7,7% des cas de ce cancer.
« Il s’agit de la proportion de cancers de la thyroïde attribuable aux essais parmi tous les cancers de la thyroïde qu’ont ou que vont développer les personnes présentes au moment des essais toutes îles confondues », a expliqué à l’AFP Florent de Vathaire, chercheur Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) au centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy, situé en région parisienne.
Soit un impact « faible, mais pas du tout inexistant », selon le chercheur, premier auteur de l’étude.
Après des premiers travaux, publiés en 2010, la même équipe de recherche a mené une deuxième étude épidémiologique portant sur 395 cas de cancers de la thyroïde diagnostiqués entre 1984 et 2016 en Polynésie et 555 témoins de la population générale.
« C’est la première étude qui utilise les rapports confidentiels de l’armée déclassés en 2013 », a insisté M. de Vathaire.