Sur le terrain la situation est à l’avantage des forces russes, mais elles n’enregistrent aucune percée significative. Ne pouvant annoncer aucun succès majeur, le maître du Kremlin a livré un discours conforme à ceux de 2022 et 2023. Il a donc réécrit l’histoire et promis le feu nucléaire en cas de menace. Lui, bien sûr, ne menace personne et « fera tout pour éviter un affrontement mondial » que déclencherait cet Occident « décadent » et arrogant » qui « tente d’attiser les conflits et l’hostilité interethnique ».
Moscou, affirme-t-il, rejette « la prétention à l’exclusivité » de tout gouvernement ou alliance. L’an dernier, la formulation était plus claire : « l’Occident détruit les valeurs traditionnelles pour continuer à dicter sa volonté aux peuples et perpétuer un système de vol et de violence ». En 2022, il avait accusé les Occidentaux de « détruire les valeurs russes ». « Ils ne nous ont pas écoutés et ont commencé à s’approprier nos terres historiques ». Propagande et inversion des positions. Pourquoi Vladimir Poutine ne parle de son « Afrika corps » qui a succédé à Wagner et qui pille les richesses africaines ?
Comme à son habitude, l’homme qui pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2036 a rendu hommage à ses soldats envoyés à l’ abattoir en Ukraine en répétant que « l’avenir de notre nation dépend de vous ». Mais, lucide pour une fois, il a reconnu que « la Russie traverse une période difficile ». En effet, les bons chiffres de la croissance cachent une réalité plus sombre et le fait que sans l’aide ses alliés chinois, iranien, coréen du Nord et quelques autres, la Russie serait en grande difficulté.
Jeudi matin, il neigeait sur Moscou. Un sale temps humide et froid à l’image du pays et de Poutine qui n’était entouré que d’une poignée de dirigeants étrangers -un seul Africain venu de Guinée Bissau pour célébrer le traditionnel 9 mai, anniversaire de la victoire des Russes sur les Nazis . Dans tout le pays, des défilés ont été annulés pour des raisons de sécurité. Loin d’une « parade de la victoire » !