A trois semaines du jour « j », l’issue du scrutin est toujours aussi indécise, mais l’avantage a changé de camp. Il y a un mois, Kamala Harris était donnée gagnante au plan national, aujourd’hui, Donald Trump serait repassé devant. Toutefois les écarts sont très faibles et le scrutin du 5 novembre, indirect, ne désigne pas le président, seulement les grands électeurs de chaque Etat, 538 au total. Les sept « swing states » – 93 grands électeurs- pourraient, comme tous les quatre ans, décider de l’élection. Certains sondages en attribuent quatre à la Démocrate, d’autres, les sept au Républicain.
C’est pour cela que les candidats et leurs colistiers sillonnent ces Etats en quête de voix. 87% des électeurs seraient déjà sûrs de leur choix, 13% seraient donc à convaincre. Parmi eux des Noirs, les latino-américains, des Américains arabes-musulmans. Quel sera le vote de ces deniers ? Traditionnellement démocrates, ils pourraient se détourner en raison du soutien américain à Israël. Des voix enlevées à Kamala Harris…
Conscient de cette remontée du milliardaire, la vice-présidente a modifié son angle d’attaque. Elle reprend celui qu’il utilisait contre Biden : l’âge. Samedi, elle a publié un rapport médical détaillé concluant qu’ à 59 ans, elle a «la résistance physique et mentale nécessaire pour remplir les devoirs de la présidence» des États-Unis et se trouve «en excellente santé». Et elle avance que son rival de 78 ans qui n’a pas présenté son bilan médical, contrairement à ce qu’il avait promis, «est inapte à exercer ce mandat. Il est clair pour moi que lui et son équipe ne veulent pas que le peuple américain voit vraiment ce qu’il fait et sache s’il est ou non effectivement apte à remplir les fonctions de président des États-Unis». « Que cache Trump » se demandent les démocrates qui pointent ses digressions hasardeuses, ses discours décousus et son refus d’un nouveau débat.
Kamala Harris insiste : « il est de plus en plus instable et déséquilibré. Il est à la recherche d’un pouvoir sans contrôle ». Elle cite sa menace d’envoyer l’armée “contre l’ennemi intérieur”, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.
Cette nouvelle stratégie pourrait ne pas convaincre car ce débat sur l’âge ne semble pas intéresser les électeurs, même si 41% d’entre eux jugent trop vieux l’ancien président qui poursuit sa campagne sur le même ton insultant à l’égard de la vice-présidente. Tous les deux multiplient aussi les promesses d’aides sociales et de baisse d’impôts. Les économistes ont calculé que, tenues, elles augmenteraient la dette de 7 500 milliards de dollars si Trump est élu, de 3 500 si c’est Harris. Cette dette s’élève déjà à plus de 34 000 milliards, soit 125% du PIB…