L’équipe de Joe Biden semble résignée après la primaire du New Hampshire: Donald Trump a « quasiment verrouillé l’investiture républicaine ». Les proches de l’ancien président, déjà sûrs de sa victoire en novembre, confient, eux, qu’il est déjà en train de recruter les futurs membres de son administration.
Il n’y a pourtant pas de quoi pavoiser. Certes, le mauvais perdant de 2020 a gagné, mais il n’a pas, comme il le pensait, écrasé, dégouté sa seule rivale, Nikki Haley. Crédité de 20 points d’avance avant le vote, il proclamait : « Ils vont tous de nouveau voter pour moi. » Niki Haley est « la candidate qui perd et placera l’Amérique en dernier. Si vous voulez un président qui place à chaque fois l’Amérique d’abord, alors votez Donald Trump ».
Celle que Trump avait nommé ambassadrice auprès des Nations unies rétorquait que « Donald Trump a montré qu’il était bon pour casser les choses. Mais nous avons besoin de quelqu’un qui peut aussi réparer les choses ».
Résultat : Trump n’a que 11 points d’avance. Et il n’y avait que 22 délégués en jeu. Il en faut 1215 pour obtenir l’investiture.
Pas de triomphalisme donc, ni d’appels à l’unité comme dans l’Iowa, mais des attaques virulentes contre cette femme de 52 ans qui affirme que « la course est loin d’être terminée » et qui ose réclamer non seulement un débat avec lui – qu’il refuse- mais aussi un test de compétence mentale – elle le souhaite pour tout politicien de plus de 75 ans, donc également Biden. Un crime de lèse-majesté. Il y a quelques jours, le milliardaire de 77 ans l’a confondue avec Nancy Pelosi, l’ancienne speaker démocrate de la Chambre des représentants.
Rien ne serait joué ? Pour les politologues, la réponse pourrait être donnée le 24 février par la primaire en Caroline du Sud, l’Etat dont Nikki Haley fut gouverneure de 2011 à 2017. Aujourd’hui, les sondages la donnent en retard.
Joe Biden a, lui, gagné la primaire démocrate du New Hampshire bien que son nom ne figurait pas sur le bulletin de vote en raison d’un désaccord au sein du parti démocrate sur le calendrier électoral. Les électeurs ont dû l’inscrire eux-mêmes.
Si les Américains ne souhaitent toujours pas ce nouveau face à face, le match semble bien avoir commencé. Biden est catégorique : « Les enjeux ne pourraient être plus importants. Notre démocratie. Nos libertés individuelles. Notre économie. Tout est en jeu ». Avec, rappelons-le, la justice en arbitre. Ce jeudi, Trump sera une nouvelle fois devant des juges.