L’Ordre national des avocats de Tunisie a observé, ce mercredi matin, un rassemblement de protestation au sein du Palais de Justice, à Tunis, dans le cadre des mouvements prévus par le conseil de l’ordre, réuni le 11 septembre, pour dénoncer les « restrictions imposées aux avocats pendant l’exercice de leur fonction ».
L’ordre a décidé d’organiser, mercredi, des rassemblements de protestation devant le Palais de Justice à Tunis et aux sièges des tribunaux de première instance relevant des différentes branches régionales.
Il a aussi décidé de boycotter les réquisitions et les aides judiciaires pendant une semaine, à partir du 16 septembre courant pour réclamer des réformes dans le secteur de la justice et répondre aux revendications professionnelles des avocats dans les plus brefs délais, outre le port du brassard rouge durant une semaine du 16 au 20 septembre.
Selon le bâtonnier des avocats, Hatem Mziou, ce mouvement de protestation entrepris par les professionnels du secteur dans tous les tribunaux intervient pour dénoncer la fréquence des « restrictions subies par les avocats dans le traitement des dossiers de plusieurs accusés », telles que le fait que l’avocat ne soit pas autorisé à visiter son client ou encore le priver de prendre connaissance des dossiers.
« Les avocats ne se sentent pas aujourd’hui en sécurité dans l’exercice de leur profession », a-t-il dit, ajoutant qu’ »il est inconcevable de diriger le secteur du barreau à travers des notes publiées par le ministère de la Justice ».
Le bâtonnier des avocats a exprimé son étonnement face à l’absence de désignation d’avocats par le parquet dans plusieurs affaires pénales, considérant cela comme une violation du principe du procès équitable. « Une première dans l’histoire de la justice tunisienne », a-t-il dit.
Il a, en outre, critiqué le non-respect des procédures dans de nombreuses affaires politiques ainsi que celles liées à la liberté d’expression et d’opinion.
Le ministère de la Justice avait démenti, dans une déclaration publiée dimanche, les allégations selon lesquelles des violations graves auraient été commises contre des avocats, affirmant qu’il n’existe ni atteintes ni menaces de poursuites pénales à leur encontre pendant l’exercice de leurs fonctions, que ce soit dans les tribunaux ou dans les établissements pénitentiaires ou de réhabilitation.