La coalition navale internationale « Prosperity Guardian », sous commandement américain, aura fort à faire pour garantir la liberté de navigation en mer Rouge.
Près de 40% du trafic maritime mondial transite par le détroit de Bab el-Mandeb, indique RFI. Pour protéger ce couloir stratégique, les États-Unis déploient un groupe aéronaval au large du Yémen appuyé par une frégate et six destroyers, la France est représentée avec la frégate Languedoc et la frégate légère Floréale.
Outre les États-Unis et la France, cette coalition réunira le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne et les Seychelles. Sollicitée, l’Allemagne a visiblement décidé de ne pas s’y impliquer. Comme l’Égypte, qui est pourtant directement concernée en raison des conséquences de la situation en mer Rouge sur le trafic dans le Canal de Suez.
Malgré ces efforts, la coalition n’aura pas les moyens de protéger les 20 000 tankers ou porte-containers qui transitent en mer Rouge chaque année.
Et ce d’autant plus que les attaques sont devenues aléatoires, tous les navires de commerce sont désormais visés. Grâce aux drones et aux missiles antinavires « low cost », les rebelles Houthis sont aujourd’hui capables de mener des frappes à longue portée, alors pour les dissuader, la question de mener des frappes contre les positions houthies se pose. Une option qui n’est pas officiellement sur la table, le camp occidental veut précisément éviter une escalade du conflit dans la région.
Selon un diplomate européen dont le pays prend part à cette opération commune, l’idée est que les navires de guerre de la coalition abattent les missiles et drones tirés par les Houthis et accompagnent les navires marchands en mer Rouge. L’objectif est d’envoyer un signal fort à l’Iran, ajoute ce diplomate qui a souhaité conserver l’anonymat. « Il ne fait aucun doute que les Houthis agissent pour le compte de Téhéran », souligne-t-il.
La République islamique dément être impliquée dans les attaques, mais dit soutenir les rebelles houthis. L’alliance navale annoncée par les États-Unis est « foncièrement inutile », a réagi mardi auprès de Reuters un haut responsable des Houthis, Mohammed Abdoulsalam.