Déjà très décrié, le Mondial au Qatar a-t-il vu son empreinte carbone largement sous-estimée ? L’analyse d’une société spécialisée dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre vient battre en brèche les chiffres avancés par la FIFA. Si cette dernière évalue à 3,6 millions de tonnes équivalent CO2 l’empreinte carbone de la Coupe du monde qui démarre le 20 novembre, Greenly arrive à un résultat près de deux fois supérieur (6 millions de tonnes), en prenant en compte le poids des infrastructures, des transports de voyageurs, et de la diffusion de l’événement.
Près de 40% de ces émissions de gaz à effet de serre produites par le Mondial seront liées aux transports, note Greenly, spécialisée dans le calcul de l’empreinte carbone des grands événements. De fait, 1,2 million de supporters vont se rendre au Qatar en avion, en plus des équipes nationales. Cela pourrait représenter 2,4 millions de tonnes équivalent CO2. Ce à quoi il faut ajouter les 160 navettes quotidiennes par avion entre Doha et ses voisins, soit un avion toutes les dix minutes.
Les infrastructures représentent quant à elles 27% du bilan carbone de l’événement, avec la construction de nouveaux hôtels et surtout des huit nouveaux stades, dont deux doivent ensuite être démantelés. « Or la production du ciment est un processus qui émet énormément de CO2 », explique Alexis Normand, directeur de Greenly. Le reste des émissions est généré par la diffusion des matchs à la télévision (1 à 2 millions de tonnes de par la production électrique nécessaire au fonctionnement des téléviseurs).