Le Président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a accordé, aujourd’hui, Mardi 23 Février, une Interview à Radio Diwan, où il a parlé du blocage actuel, politique et constitutionnel, concernant le remaniement ministériel, adopté le 27 Janvier dernier par l’ARP et qui n’a pas été validé par le Président Saïed. Ghannouchi a parlé avec Radio Diwan des éventuelles solutions pour surmonter la crise.
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Le président de l’ARP a rappelé qu’il a présenté il y a quelques jours une initiative au Président de la République, en l’appelant à tenir une réunion tripartite, sous sa présidence, en précisant toutefois qu’il n’a toujours pas eu de réponses à ce sujet. « Nous avons eu cette tradition du dialogue tripartite pendant la période de la Troïka. Nous avons proposé cette approche au président actuel. Il y a eu une seule réunion avec Elyes Fakhfakh, mais il n’y a pas eu de suite. Maintenant, nous sommes en période de crise et le dialogue est nécessaire. Le président de la République n’a pas donné suite, peut-être qu’il n’en est pas convaincu ».
L’objectif de la réunion tripartite, toujours selon Rached Ghannouchi, c’est de tirer au clair la situation et les raisons du blocage. Le dialogue permettra, en effet, de décortiquer le problème et sortir avec une solution. Et d’ajouter que l’ARP a accompli sa mission et n’a pas contribué au blocage. Maintenant, c’est au Président de la République d’assurer sa fonction. « Le président Saïed doit appliquer la Constitution et approuver la nomination des ministres en la publiant dans le Jort. Parler de suspicions de corruption ne relève pas de l’éthique, il s’agit d’une accusation juridique. Ainsi, c’est aux juges de trancher. Le Parlement a approuvé le remaniement et les députés ne partagent pas ces réserves ».
Le président de l’ARP n’a pas manqué de souligner dans l’Interview, qu’il est ouvert à toutes les initiatives mettant en avant le dialogue, comme l’initiative de l’UGTT et la proposition de désigner Mohamed Ennaceur pour conduire ce dialogue. Ghannouchi a réitéré l’importance du dialogue comme étant l’unique issue permettant une sortie de crise dans un cadre démocratique.
Pour Rached Ghannouchi, cette initiative permettra de discuter des priorités économiques et sociales et de certaines questions d’ordre politique dont la réforme du Code électoral et la mise en place de la Cour Constitutionnelle. A cet égard, il a insisté sur l’importance de réviser le système électoral, qui est la raison principale de l’échec et de l’anarchie caractérisant le paysage actuel. Il a mis l’accent sur le fait que le système électoral doit permettre à un parti de gouverner et d’assumer ses responsabilités face au peuple. Parmi les révisions souhaitées, il a proposé le passage à un seuil électoral de 5% au lieu des 3% exigés actuellement.
En conclusion, Rached Ghannouchi a adressé un message au Président Saïed : « Le peuple t’a élu en grand nombre. Il ne faut pas perdre ce capital. Pour préserver ta popularité, tu dois unir et rassembler les Tunisiens ».