Le mouvement Ennahdha a réaffirmé qu’il rejette l’ « approche dangereuse » adoptée par le président Kais Saied depuis juillet, lorsqu’il a imposé des « mesures d’exception ». Son approche, a déclaré le mouvement, est une tentative d’abolir la constitution et d’introduire une législation pour un régime présidentiel, en contournant le parlement. Ce faisant, il tente de diviser les Tunisiens et d’humilier les groupes d’opposition dans ce qui équivaut à un « déni » de la révolution de 2011.
Dans une déclaration , Ennahdha a dénoncé l’ « engourdissement » des institutions de l’État en l’absence d’un gouvernement stable ainsi que la suspension du Parlement. « Cela exacerbe la crise économique, financière et sociale étouffante et écorne davantage l’image de la Tunisie, notamment auprès de nos partenaires financiers et internationaux. »
Le mouvement a souligné que Saied a l’intention d’abolir la constitution même qu’il prétend respecter et suivre. « Pour sortir de ces conditions dangereuses, a-t-il dit, toutes les forces politiques et sociales doivent travailler ensemble pour la stabilité politique, condition préalable à une percée économique et sociale. »
Rappelons qu’hier, Rached Ghannouchi, chef d’Ennahdha et président du Parlement, a « immédiatement rejeté » les annonces faites par Kaïs Saied.
Dans une déclaration à l’agence de presse Reuters, Rached Ghannouchi a affirmé que « l’annonce signifiait une suspension de la constitution et que le parti Ennahdha, qui avait déjà considéré les mesures du 25-Juillet comme étant un coup d’État, ne l’accepterait pas ».