L’OMS a dénoncé jeudi la multitude d’obstacles qui limitent drastiquement l’arrivée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, dont les populations et les infrastructures de santé ont un besoin vital. Réclamant «à tout le moins une pause humanitaire et idéalement un cessez-le-feu», le patron de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus a jugé que la situation «sur le terrain à Gaza est indescriptible», lors d’un point de presse à Genève.
Le docteur Mike Ryan, chargé des situations d’urgence au sein de l’organisation, a dénoncé les obstacles à la distribution de l’aide, quand elle arrive à entrer sur le territoire palestinien. «Faire passer les camions à la frontière c’est une chose mais les amener là où ils sont nécessaires en est une autre, et cela n’a pas été facilité, cela n’a pas été soutenu et en fait, c’est même plutôt le contraire», s’est insurgé le médecin irlandais, qui s’est récemment rendu en Egypte, où se trouve actuellement le seul point de passage avec la bande de Gaza.
Israël a des exigences très strictes sur ce qui peut entrer dans la bande de Gaza et à Rafah, des tonnes d’aide continuent de s’entasser du côté égyptien du poste-frontière, en attendant d’être inspectées par Israël, selon un responsable américain.
«A l’heure actuelle, nous n’avons pas de processus de déconfliction efficace, il n’y a pas d’accès humanitaire et tous ceux qui disent que l’aide humanitaire arrive, ce n’est pas vrai!», a souligné Mike Ryan.
A noter que jeudi, le Croissant-Rouge palestinien, a annoncé que 102 véhicules transportant de l’aide humanitaire avaient traversé la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza, au poste frontière de Rafah. L’organisation a précisé le contenu de ce convoi: 46 camions chargés de nourriture, 11 d’eau potable, 11 de matériel médical. Le reste des véhiculent étaient chargés de médicaments, de draps et de vêtements, mais aucun de carburant. Depuis le début de la guerre, 374 camions ont été autorisés à entrer sur le territoire de la bande de Gaza.