La polémique enfle autour des séries du ramadan. Dans les trends algériens, le hashtag « où est l’autorité de régulation [de l’audiovisuel] » est en tête, reflétant la colère de certains internautes face à ce qu’ils considèrent comme des « contenus qui attentent à la morale », rapporte Middle East Eye. Ils affirment : « Nous sommes un pays musulman, et nous sommes en plein Ramadan, mois de la prière. Et c’est à ce point que vous avez mené la dégénérescence ! C’est de la prostitution et non des séries du Ramadan. »
La série qui concentre les remontrances en Algérie est Habb el-Mlouk (les cerises), une production algéro-tunisienne qui traite des relations entre deux familles, algérienne et tunisienne, à Tunis. Une scène dans cette série en a énervé plus d’un, quand une employée tente d’aguicher son patron avec des postures jugées osées. La chaîne privée algérienne Ennahar, qui diffuse ce programme, a supprimé ce passage de l’épisode disponible sur sa chaîne YouTube. Sur le site d’information Ultra Algeria, le réalisateur algérien Adel Mohssen estime que « certains veulent détruire ce qui reste de morale et de virilité chez les Algériens », appelant l’autorité de régulation à « intervenir pour faire cesser cette série ».Même un député, Abdallah Ammari, du Mouvement pour la société de la paix (MSP, tendance Frères musulmans), a interpellé le ministère de la Communication, dénonçant « le silence officiel » face à ce qu’il qualifie de « mépris que témoignent des pseudo-acteurs et des pseudo-réalisateurs qui portent atteinte aux traditions et à la pudeur des familles algériennes ».