C’est devenu une mauvaise habitude. Chaque mois, en République démocratique du Congo, le ministère du Budget dévoile l’état des dépenses publiques. Et, chaque mois, ces dépenses démontrent que la présidence congolaise ne respecte pas du tout le budget qui lui est alloué.
Fin juillet, la présidence congolaise avait ainsi dépensé en sept mois 463 milliards de francs congolais. Un mois plus tard, le montant des dépenses de l’institution titille les 564 milliards de francs. Une dépense de 101 milliards en un mois, soit 50 millions de dollars, alors que le budget prévoyait des dépenses de 23,6 millions. Le dépassement atteint donc… 26,4 millions, soit 110 %.
En huit mois, la présidence de la République démocratique du Congo a ainsi englouti 281,5 millions de dollars alors que le budget prévoyait des dépenses de 189,9 millions.
Le rapport sur les dépenses publiques du ministère du Budget ventile précisément toutes les dépenses. C’est ainsi que l’on peut découvrir que depuis le début de l’année, 164,6 millions de dollars ont été affectés uniquement aux besoins de fonctionnement (alors que le budget prévoyait des dépenses pour 87,3 millions de dollars, soit 188,5 %). Dans le même temps, on constate que la première institution du pays peut se montrer économe lorsqu’il s’agit de mettre ses billes dans des projets d’investissement qui, en 8 mois, n’ont enregistré que 11 millions de dollars de dépenses.
Des dépenses qui minent évidemment le budget de l’État qui doit consacrer quotidiennement 1 million de dollars pour la guerre dans l’est du pays. “C’est du moins ce qui est annoncé, explique un responsable militaire dans l’Ituri. Mais ici, nous ne recevons rien. Nous manquons de tout. Pas de munition, pas de nourriture. Tout est détourné dans la chaîne de direction. C’est un secret de Polichinelle, mais le dernier qui a osé se plaindre en haut-lieu, le général Philémon Yav, est aujourd’hui en prison accusé d’intelligence avec l’ennemi”.