Près de 70 détenus sont morts de « malnutrition, étouffement ou encore par manque de soins » depuis le 1er janvier à Makala, la grande prison de la capitale congolaise Kinshasa, selon une ONG relayée par RFI.
La fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), qui surveille la situation des prisonniers à travers le pays, a recensé 35 décès uniquement pour le mois de février. L’organisation peint un tableau alarmant de la situation très préoccupante des prisonniers et appelle les Nations unies à enquêter sur des détentions illégales dans le pays.
« Ce qui est constant dans la prison de Makala, ce sont les étouffements, les maladies infectieuses et les mauvaises conditions sanitaires », détaille à RFI Emmanuel Adu Cole, le coordonnateur de la fondation.
Selon lui, la surpopulation carcérale est aussi responsable de ces décès. « On ne peut pas concevoir que la prison centrale de Makala, qui a été construite pour 1 500 personnes, accueille plus de 10 000 détenus. C’est inacceptable », dénonce-t-il.
De plus, l’ONG critique l’accès à la nourriture limitée dans l’établissement pénitentiaire. La plupart des prisonniers sont donc nourris grâce à la nourriture qui vient de l’extérieur, apportée par les habitants de la ville. « L’État congolais n’a pas les moyens de nourrir 1 000 personnes par jour. 80% des prisonniers mangent de la nourriture qui vient de la cité », précise M. Adu Cole.