Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, accompagné du ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, a été reçu en audience, jeudi 7 avril, par le roi Mohammed VI avant un iftar, la rupture du jeûne du ramadan, offert en son honneur. Une marque de l’importance de sa visite aux yeux des Marocains. « Nous nous sommes mis d’accord pour définir une feuille de route durable et ambitieuse », a déclaré M. Sanchez aux journalistes, en qualifiant ses entretiens de « moment historique ». Dans une déclaration conjointe, le souverain chérifien et le chef du gouvernement espagnol ont convenu d’« inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays » qui avaient rompu, l’an dernier, leurs liens diplomatiques en raison d’un conflit sur le Sahara occidental.
Quelques heures avant d’atterrir à Rabat, le premier ministre socialiste avait essuyé un revers à la Chambre des députés espagnols, qui a dénoncé l’abandon de la position « historique » de neutralité de Madrid sur l’ex-colonie espagnole. Si M. Sanchez a réfuté toute idée de « virage » dans ce dossier, il s’est mis à dos ses alliés de gauche et l’opposition de droite, mais aussi le Polisario et Alger, fournisseur de gaz de l’Espagne. Le quotidien algérien L’Expression a dénoncé, jeudi, « le jeu dangereux de Sanchez venu aggraver les tensions dans la région ». L’Algérie devrait augmenter le prix du gaz vendu à l’Espagne, ce que Madrid accepte.