Pétitions de personnalités à l’adresse du Président de la République, demande d’explication du député du bloc démocratique à l’adresse du ministre des Affaires locales, réplique facebookienne de Abdellatif Mekki et d’autres députés, plateaux télévisés et j’en passe, suite aux propos du président du Conseil de la Choura d’Ennahdha, Abdelkrim Harouni, sur ‘le soutien des jeunes d’Ennahdha aux forces de l’ordre, dans le maintien de la sécurité’.
La pétition au Président de la République dit : « Nous vous informons que deux dirigeants au sein du mouvement islamiste Ennahdha ont annoncé sur deux chaînes de télévision, que leur parti est prêt à soutenir nos forces de sécurité pour faire régner l’ordre et dissuader les agitateurs. Ceci est une menace claire pour la sûreté nationale et sociétale, la sécurité de son territoire et l’unité de ses appareils sécuritaires et militaires. Nous vous prions d’assurer le suivi de cette affaire dans la mesure où il s’agit d’une menace à la sûreté nationale, la paix civile et un appel aux citoyens pour s’entre-tuer ».
La demande d’enquête de Hichem Ajbouni au ministre des Affaires locales, parle d’une publication du maire de Menzel Kamel, « remerciant des groupes assurant des rondes nocturnes, alors que seules les forces sécuritaires sont autorisées à circuler la nuit ». Ajbouni rappelle que ces pratiques ont commencé suite aux propos de Harouni, disant que « les jeunes de son parti vont soutenir l’action sécuritaire », propos relayés également par le député d’Ennahdha, Mohamed Goumani.
Le refus de ces propos a également émané de Abdellatif Mekki , qui assure que : « le mouvement Ennahdha reconnait le droit de manifester et de protester pacifiquement… C’est un des piliers de la démocratie ». Le leader islamiste ajoute que : « le parti soutient les appareils de l’Etat qui appliquent la loi à l’encontre de ceux qui l’enfreignent. Ce soutien est dicté par le devoir national de chacun, y compris des manifestants pacifiques. Mais, sur le terrain, la présence et la mise en œuvre ne peuvent être que celles des appareils de l’Etat, sans autre partenaire que les sociétés privées et légales de sécurité qui font partie du tissu sécuritaire« . L’autre leader islamiste, Samir Dilou, soutient les mêmes propos.
Il est à rappeler que le président du Conseil de la Choura d’Ennahdha, Abdelkrim Harouni, a condamné sur un plateau de la chaîne Ezzaytouna ‘les actes de vandalisme et de pillage’ et promis de « réussir à gérer les mouvements et les conflits sociaux. Les enfants d’Ennahdha seront sur terrain pour soutenir les efforts des forces de sécurité « . Propos repris par le député Mohamed Goumani. Et c’est la grande polémique.