« Le gouvernement russe et Vladimir Poutine en personne portent la responsabilité pénale et politique de la mort d’Alexeï Navalny », affirme le Parlement européen dans une résolution non contraignante, votée jeudi à une très large majorité (506 votes pour, 9 contre).
On aimerait, très vite, un vote semblable dénonçant la responsabilité totale d’Israël et de Benjamin Netanyahou en personne dans le massacre de la farine qui a tué plus des 110 Palestiniens affamés. « Carnage », « massacre », « intolérable », « inacceptable » s’indignent les Européens qui, finalement ne prennent pas de sanctions et avouent, ainsi, leur impuissance. Joe Biden s’attriste, examine les « deux versions contradictoires de ce qui s’est produit » et attend « des réponses ». Pour l’heure Il bloque une déclaration algérienne au Conseil de sécurité de l’ONU pointant la responsabilité des « forces israéliennes [qui] ont ouvert le feu .»
Bien sûr, il y a deux versions contradictoires. Bien sûr, comme le reconnaît le patron de l’Unrwa, des clans familiaux mènent des actions concertées contre des convois humanitaires. Bien sûr, des soldats israéliens débordés ont pu se croire menacés. Mais des médecins ont dit ne pas avoir constaté de blessures dues à des bousculades et des témoins ont raconté que les soldats de Tsahal « ont tiré dans tous les sens ». Et le convoi, expérimental, était organisé sous la seule autorité d’Israël.
Une enquête internationale indépendante est certes nécessaire. Sans attendre ses résultats – si elle a lieu- une évidence juridique s’impose : en tant que puissance d’occupation, Israël est responsable de la sécurité des habitants déportés de force et de la fourniture de l’aide humanitaire et alimentaire. Netanyahou peut toujours prétendre agir « de la manière la plus morale possible », il est dans le déni. Il a dépassé et bafoué le droit de se défendre. Il a transformé la bande de Gaza en un vaste champ de ruines sans aucune administration sinon la sienne. Il a imposé la famine, le malheur, la détresse, le manque de soins. Responsable. Sans aucun doute.