L’Élysée a annoncé à la mi-journée que le chef de l’Etat s’adresserait aux Français lors d’une allocution lundi soir. Tous les syndicats ont fait part de leur « détermination » à poursuivre le combat contre le recul de l’âge légal à 64 ans, en commençant par décliner une invitation à l’Élysée reçue officiellement à l’heure où la loi était paraphée par Emmanuel Macron.
Cette publication ultra-rapide, alors que l’intersyndicale unie depuis trois mois de contestation « avait demandé « solennellement » au président de « ne pas promulguer la loi », est « honteuse », a dénoncé la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. « Depuis le début, le mépris renvoyé aux travailleurs aura été constant. Mais leur dignité dans la rue est plus forte », a réagi son homologue à la CFDT Laurent Berger. « Vouloir aller vite, ça ressemble à de la provocation », a abondé Frédéric Souillot de FO. Cette promulgation éclair est le signe d’un « mépris » et d’une « fébrilité », a dénoncé de son côté le numéro un du PS Olivier Faure, qui a promis un « harcèlement démocratique » pour revenir sur les 64 ans. « C’est un hold-up démocratique », a renchéri l’insoumis François Ruffin. « Absurde affichage d’arrogance », a tweeté Jean-Luc Mélenchon, tandis que des députés RN encourageaient à « utiliser le bulletin de vote » en 2027. La promulgation, « c’est la suite logique », a justifié de son côté le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester, pour qui « on n’a pas intérêt collectivement à revenir en permanence sur le même sujet ».
L’intersyndicale mise sur le traditionnel rendez-vous du 1er mai qu’elle souhaite transformer en « journée de mobilisation exceptionnelle et populaire » contre le cœur de la réforme, la retraite à 64 ans.
Si la promulgation rapide du texte est dénoncée par les oppositions, sa publication nocturne est moins étonnante. « Le Journal officiel paraît la nuit, il paraît tout le temps la nuit », a justifié sur le plateau de BFMTV le député Renaissance David Amiel samedi. Par ailleurs, « c’est une obligation » pour le président de promulguer les lois, a-t-il ajouté, soulignant qu’il « aurait été irrespectueux d’entretenir un faux suspense ».