La révélation faite par le site londonien constituerait une véritable bombe si elle se révélait exacte. Car il s’agit ni plus ni moins d’un coup d’Etat fomenté par l’entourage de Kais Saïd pour le pousser à utiliser l’article 80 de la constitution et prendre tous les pouvoirs en neutralisant le chef du gouvernement et le Président de l’Assemblée nationale .
Intitulé « Top Secret Tunisian presidential outlines plan for constitutional dictatorship » en français : « un document présidentiel tunisien top secret décrit un plan pour une dictature constitutionnelle».
Selon le site, le plan serait d’attirer les rivaux politiques de Kais Saïd au Palais présidentiel et d’annoncer le coup d’état en leur présence sans leur permettre de partir. D’autres politiciens et hommes d’affaires de haut niveau seraient arrêtés simultanément.
Le plan est contenu dans un document transmis à Middle East Eye, étiqueté « absolument top secret » et daté du 13 mai.

Toujours selon ce plan, qui serait fuité du bureau privé de la ministre directrice de cabinet présidentiel Nadia Akacha, le président convoquerait une réunion urgente du Conseil de sécurité nationale dans le palais de Carthage sous prétexte de la pandémie, de la situation sécuritaire et de l’état des finances du pays .
Saïd déclarait alors « une dictature constitutionnelle », qui selon les auteurs du document est un instrument pour « concentrer tous les pouvoirs entre les mains du président de la république »
Saïd tendrait alors une embuscade aux personnes présentes parmi lesquelles Hichem Mechichi et Rached Ghannouchi et proclame l’état d’urgence sur la base de l’article 80 et qui lui permet de prendre tous les pouvoirs.
Le document indique que Rached Ghannouchi et Hichem Mechichi ne seraient pas autorisés à quitter le palais , qui serait déconnecté d’internet toutes lignes extérieures
A ce moment là Kais Saïd ferait un discours télévisé à la nation en présence de mechichi et ghannouchi pour annoncer son coup d’Etat.
Le document précise ensuite que le général Khaled Yahiaoui serait nommé ministre de l’intérieur par intérim et que les forces armées seraient déployées « aux entrées des villes, des institutions et installations vitales »
Simultanément des personnes clefs seraient placées en résidence surveillée parmi lesquelles Nordinne Bhiri, Rafik Abdelssalem, Abdelkrim el harouni Saied el Ferjani , les députés d’el Karama, et Ghazi Karoui et Soufien Toubal de Qalb Tounes, ainsi que des hommes d’affaires et des conseillers du Chef du gouvernement.
Pour rendre le coup d’Etat populaire, le document indique que toutes les factures d’électricité, d’eau, de téléphone, de prêts bancaires et de taxes seraient suspendues pendant 30 jours et que les prix des produits de base et de carburant seraient réduits de 20%.
Le plan comprend également des propositions visant à interdire à tout parlementaire recherché par les tribunaux tunisiens de quitter le pays et à relever tous les gouverneurs affiliés à un parti politique de leur poste.
Le président entreprendrait également un remaniement ministériel global mais garderait le chef du gouvernement tout en remplaçant tous ses ministres. Démettre immédiatement le chef du gouvernement serait une procédure compliquée impliquant un vote du parlement.