La présidente de la Commission de Bruxelles, Ursula von der Leyen s’engage à « faire respecter les principes fondateurs », soulignant qu’il s’agit de « ce qui lie » l’Union. Elle s’est par ailleurs dite « profondément préoccupée » par la décision de la plus haute juridiction polonaise de placer le droit du pays au-dessus du droit européen. Un coup dur porté à l’Union des 27 qui mérite une réflexion poussée sur son fonctionnement. L’Europe doit voir plus loin que ces différends ponctuels avec Varsovie, plus loin que les sanctions qui peuvent tomber contre un pays qui, finalement, prend sans broncher les aides et subventions qui le font vivre, mais refuse les règles qui le dérangent. Comme les 26 autres membres, elle peut bloquer plans et programmes qui doivent être approuvés à l’unanimité. Pas facile donc, et très lent, de contrer l’égarement volontaire d’un pays. L’UE ne devrait-elle pas revoir les traités qui ne sont pas adaptés à autant de pays et entravent des avancées possibles. Ne faudrait-il pas prévoir des exclusions ? Développer davantage les coopérations renforcées prévues par les traités d’Amsterdam puis de Lisbonne, menées par au moins neuf États ?
Il ne faudrait pas croire que la Pologne soit un cas isolé. La Hongrie est sur la même ligne. Le Premier ministre tchèque Babis qui brigue sa réélection a profité personnellement des fonds européens pour ses affaires et refuse de rembourser. En France, Marine Le Pen soutient Varsovie qui exerce « son droit légitime et inaliénable à la souveraineté ». Le LR julien Aubert trouve la décision logique » et le candidat Barnier, européen convaincu, veut une primauté du droit français dans certains domaines. L’insoumis Mélenchon n’appliquera pas ce qui le dérange. Tous les populistes, de gauche comme de droite, refusent une pleine souveraineté européenne.
Le président français pousse l’Europe à sortir de sa « naïveté » face à la Chine, à la Russie et même à l’allié américain. A 27, c’est impossible. L’Union européenne, c’est aussi 27 égoïsmes nationaux, dont l’allemand qui ne cesse d’orienter l’Europe à son profit.
La Pologne et les illibéraux doivent vraiment provoquer un sursaut. Récriture des traités, coopérations renforcées…