La police roumaine a annoncé ce mercredi une vaste opération contre deux groupes criminels accusés de déboisement illégal, un fléau dans ce pays d’Europe orientale.
Au total, 146 perquisitions ont été menées dans cette affaire portant sur des faits de coupes sans autorisation, d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent et de détournements de fonds, selon un communiqué.
Les membres des deux groupes sont soupçonnés d’avoir contourné le système SUMAL, un outil numérique de traçage du bois mis en place par la Régie nationale des forêts pour lutter contre les exploitations forestières illégales et le marché noir.
La méthode, qui consiste à organiser des transports fictifs entre différents dépôts de bois afin de déjouer les contrôles, est bien rodée et régulièrement dénoncée par les activistes environnementaux.
En Roumanie, où l’industrie forestière représente plus de 3% du PIB, les 6,7 millions d’hectares de forêt sont la cible continue de coupes illégales par des groupes criminels roumains, qui bénéficient souvent de complicités au sein même de l’administration forestière.
Ils n’hésitent pas à recourir à des méthodes mafieuses. En septembre 2021, un militant et deux journalistes roumains avaient été attirés dans un guet-apens et roués de coups dans une forêt du nord du pays alors qu’ils réalisaient un documentaire sur le sujet.
D’après les dernières données officielles, environ 20 millions de mètres cubes de bois disparaissent illégalement chaque année, un volume supérieur aux coupes légales dans ce pays qui abrite des forêts à la biodiversité exceptionnelle.
Une partie des arbres abattus servent de bois de chauffage, notamment en zone rurale où habite encore un Roumain sur deux. Le marché international de l’ameublement et du bricolage consomme l’autre partie de la ressource notamment via l’implantation en Roumanie de plusieurs groupes étrangers.