Le virage du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, à propos du Sahara occidental commence à avoir des répercussions. Madrid, désireuse de mettre fin à sa crise avec Rabat, avait changé sa position sur son ex-colonie le 18 mars 2022. Elle s’est prononcée pour la première fois publiquement en faveur de la proposition d’autonomie du Maroc, alors qu’elle avait toujours prôné la neutralité. Alger sort de son silence et menace.
C’est Chakib Gaïd, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères algérienne, qui lors d’un déplacement en Italie mercredi, a annoncé que son pays allait « réviser les accords signés avec l’Espagne », sans plus de précision. Ce responsable dément les affirmations de Madrid, et affirme que les Espagnols n’ont pas mis Alger au courant de leur décision : « Nous sommes très étonnés de ce changement incompréhensible. » Le revirement historique de la position espagnole à propos du Sahara occidental est vu par Alger comme un « dérapage de la politique étrangère de Madrid », un « jeu américain pour contrer Alger la grande alliée de la Russie » au Maghreb.
Désormais les Algériens vont privilégier Rome pour élargir leurs relations énergétiques avec l’Europe. L’Algérie refuse également désormais le retour de migrants interceptés en mer alors qu’ils se dirigeaient vers les côtes espagnoles. Le nombre de vols de l’Algérie vers l’Espagne reste par ailleurs très limité, alors qu’Alger a augmenté le nombre de liaisons aériennes vers les autres pays européens.