Alors que l’escalade se poursuit entre l’Algérie et le Maroc, que la presse espagnole montre des missiles (défensifs) pointés par les généraux algériens sur son voisin, le président Tebboune multiplie les amabilités envers son homologue tunisien pour l’embarquer dans son camp. Rien de très spectaculaire mais des contacts téléphoniques plus fréquents qu’auparavant et quelques signes qui montrent que Tunis n’est pas insensible aux avances de son voisin. En s’abstenant lors du vote sur le Sahara au Conseil de sécurité de l’ONU au nom d’une « neutralité positive », la diplomatie tunisienne a bel et bien pris partie, en se cachant derrière un beau communiqué appelant à la paix, en faveur de la position algérienne qui refuse de participer à des négociations aux côtés de « l’ennemi ». La presse marocain ne s’y est pas trompée, qui a fustigé l’attitude tunisienne. Et puis, lundi à Alger, le président Tebboune a assuré Othman Jerandi de la “pleine disposition de son pays à renforcer les relations bilatérales avec la Tunisie pour atteindre un ” partenariat stratégique global et durable” et a loué ses bonnes relations avec son « frère » Kais Saïed. Et hier, on apprend que Tunis souhaite augmenter des importations de gaz naturel algérien.
Pour sa sécurité et sa lutte contre le terrorisme, la Tunisie a besoin de son voisin plus puissant qui l’aide aussi depuis 2011 à boucler ses fins de mois difficiles à coup de centaines de millions de dollars. On sait aussi que les relations ont, naguère, été parfois fraîches, entre Tunis et Rabat. Mais ne serait-il pas contraire à l’équilibre que la diplomatie tunisienne a toujours voulu garder que Kais Saïed joue les suiveurs des leaders algériens ?