Le député et membre d’Ennahdha, Samir Dilou, est revenu, vendredi 25 juin, sur la crise politique entre les trois présidences laissant entendre que le président de la République, Kaïs Saïed, était à l’origine du blocage.
Intervenant dans l’émission Expresso sur Express FM, il a avancé qu’en l’absence des outils nécessaires pour appliquer sa vision, il ne restait au chef de l’Etat que le « pouvoir d’obstruction ».
« Kaïs Saïed a refusé les équilibres politiques en place sans avoir les outils nécessaires pour la mise en œuvre de sa vision. Il ne dispose ni d’une majorité parlementaire pour faire passer des lois, ni d’un mouvement populaire qui pourrait pousser vers un changement pédagogique et culturel », a-t-il expliqué.
Le député faisait, entre autres, référence à la rupture de communication entre les trois présidences et les récentes déclarations de Kaïs Saïed sur le changement du régime politique actuel considéré défaillant.
Lors d’une réunion avec d’anciens chef du gouvernement le 15 juin, le président de la République Kaïs Saïed a, rappelons-le, réitéré son rejet d’un dialogue national dans ses formes précédentes soulignant la nécessité d’apporter des réformes politiques fondamentales sur le Code électoral et certains articles de la Constitution, après avoir constaté les limites de l’organisation politique actuelle, le mode du scrutin ayant conduit à la division et au blocage des institutions de l’Etat.
Revenant sur les facteurs ayant conduit à la crise multidimensionnelle qui secoue la Tunisie, Samir Dilou a, également, déploré l’absence de programme notant que la classe politique s’était toujours contentée de « faire un casting » pour placer des gens au gouvernement sans penser au programme à mettre en exécution. Il a, cependant, soutenu que les politiciens au pouvoir n’étaient qu’un échantillon de la société tunisienne élus par des citoyens, ajoutant que la démocratie n’est pas qu’un outil de gouvernance mais aussi « des valeurs, une pédagogie, une culture ».