L’avocat et activiste politique, Samir Dilou, annonce que l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali observe un sit-in au siège de la brigade de la police judiciaire de Hammam-Sousse, en relation avec l’affaire, objet la veille d’un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Dans un post sur sa page officielle Facebook, Dilou déplore « l’atteinte et le dénigrement dont fait l’objet l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, de la part des appareils des autorités en place », évoquant « un nouveau pas pour s’en prendre à tous les opposants au décret 117 et au promoteur de la nouvelle république ».
« Le dernier communiqué du ministère de l’Intérieur évoque les pires périodes du bâtiment gris », écrit-il.
« Le crime n’est pas dans les insinuations de l’existence de produits dangereux, le communiqué est un crime », considère-t-il.
L’avocat souligne, dans un second post, que « la seule information exacte dans tout ce qui a été relayé par les données officielles, est que l’affaire n’est pas en lien directement avec Hamadi Jebali, mais avec son épouse ».
« Dans le cadre de l’effort clair, les derniers mois, du parquet de Sousse de lutter les hors la loi, un ordre a été donné pour une descente et une perquisition sans ordre de saisie. L’on a tenté de rectifier l’erreur, a posteriori, en demandant au gérant de la société de signer un PV de saisie sans ordre légal, il l’a refusé », relate-t-il.
Les irrégularités ont été constatées par un huissier, convoqué par les avocats pour relever le dépassement, ajoute-t-il en substance.
Les avocats ont demandé de voir la saisie, portant sur un produit acheté en vertu d’une autorisation par des factures légales, on leur a répondu qu’elle a été transférée à la brigade centrale de Tunis.
Une convocation a été remise au gérant de la société pour se présenter vendredi matin, 13 Mai, devant la 4ème brigade centrale de la garde nationale de Tunis, selon ses dires.
Communiqué du Ministère de l’Intérieur
Le ministère de l’Intérieur annonce avoir découvert une usine dans la région d’Akouda (Sousse), objet de mouvements suspects, qui s’est avérée, a posteriori, être « la propriété de l’épouse d’un ancien chef du gouvernement ».
« Les recherches ont été menées suite à des mouvements suspects dans un entrepôt dans la région d’Akouda (Sousse), fréquenté par des employés étrangers, ce qui a suscité la suspicion des habitants sur leurs activités à l’intérieur de ce local, qui s’apparente à une maison dans un quartier résidentiel, souligne le ministère dans un communiqué rendu public hier soir ».
« Suite à des investigations menées par des unités relevant du district de police de Sousse Nord, et après coordination avec le parquet du tribunal de première instance de Sousse 02, une descente a été effectuée dans l’usine en question, qui s’est avérée être la propriété de l’épouse d’un ancien chef du gouvernement ».
Deux personnes étrangères ont été surprises en son sein, souligne la même source.
Pendant la perquisition, « trois bouteilles contenant de l’acétylène, introduit dans le tableau des produits dangereux, deux fours électriques, des sacs comprenant des produits inflammables, et des restes d’aluminium ont été retrouvés ».
Après l’interrogatoire des employés, il s’est avéré qu’ils n’étaient pas en possession de cartes de séjour, ont dépassé la période légale de séjour touristique et travaillent d’une manière illégale dans l’usine en question, fait savoir le MI.
Accompagnés, après consultation du parquet à leur domicile à Chott Meriem, une personne de nationalité étrangère a été retrouvée.
Ce dernier a reconnu ne pas avoir de passeport, après avoir franchi illégalement les frontières de l’un des pays voisins, une femme étrangère qui n’a pas de carte de séjour en Tunisie a été également interpelée.
« L’époux de la propriétaire de l’usine (ex-chef du gouvernement) s’est présenté, au passage, et a tenté d’empêcher les investigations et la saisie, insistant l’accompagner son épouse à l’unité sécuritaire », souligne le ministère de l’Intérieur.
Tous les produits suspects ont été saisis, l’usine a été fermée, et toutes les parties ont été traduites en l’état devant la sous-direction des recherches centrales de la garde nationale d’el-Aouina pour la poursuite des investigations.
L’époux de la propriétaire de l’usine a été appelé à quitter le siège de l’unité sécuritaire, indique le même département.