L’affaire de la fausse rétractation de l’intermédiaire Ziad Takieddine dans le scandale Sarkozy-Kadhafi vient de prendre un tour diplomatique inattendu. Un ancien agent de renseignements libyen et responsable du protocole à l’ambassade de Libye à Paris, Hamadi Matug, 63 ans, a été mis en examen, le 16 septembre dernier, par le juge d’instruction Vincent Lemonier, selon des informations de Mediapart.
Le Libyen, qui a rencontré la plupart des mis en cause de cette affaire, y compris la reine des paparazzis Michèle Marchand, dite « Mimi », est poursuivi pour avoir pris part à la tentative de libération, moyennant finances, d’Hannibal Kadhafi, l’un des fils de l’ancien dictateur libyen, actuellement écroué au Liban. Cette remise en liberté, imaginée par un escroc au renseignement, Noël Dubus, était censée profiter à la défense de Nicolas Sarkozy dans le dossier libyen, en s’attirant les bonnes grâces du clan familial.
L’officiel libyen, qui a reconnu avoir servi d’intermédiaire, a été mis en examen pour « corruption de personnels judiciaires étrangers », comme l’avait déjà indiqué L’Obs et l’AFP — comme toute personne mise en examen, il est présumé innocent. En tant que membre du personnel administratif et technique de l’ambassade libyenne, et n’ayant pas agi dans le cadre de ses fonctions, il ne peut bénéficier d’aucune immunité pour les chefs d’accusation qui le visent, a fait savoir le ministère des affaires étrangères.
En audition, Hamadi Matug a également reconnu avoir proposé ses services, contre de l’argent, pour contester la véracité d’une note libyenne révélée par Mediapart attestant d’une promesse de financement au moment de la campagne présidentielle de 2007.