Plusieurs milliers de manifestants étaient dans les rues , notamment à Sfax , pour protester contre l’arrestation d’Anis Kaabi, mais également contre la dégradation de la situation économique.
« La Tunisie n’est pas à vendre » ou « non à la suppression des subventions », ont scandé les manifestants à Sfax, bastion historique du syndicalisme. Certains ont brandi des baguettes de pain en guise de protestation contre la flambée du coût de la vie.
«Le gouvernement a échoué à mettre le pays sur la voie des réformes économiques et sociales. Tout ce qu’il a réussi à faire, c’est attaquer le syndicat», a déploré Othman Jallouli, à Sfax. «Aujourd’hui, tout syndicaliste peut être licencié simplement pour avoir exprimé une opinion», a-t-il déclaré.
Venue apporter la «solidarité de la part de 45 millions de travailleurs en Europe», la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lynch, s’est également adressée à la foule à Sfax.
«Nous disons aux gouvernements: ne touchez pas à nos syndicats, libérez nos dirigeants», a-t-elle déclaré, des paroles non sans conséquences…
Rappelons que, Kaabi est en détention provisoire dans l’attente d’un procès fixé au 23 février, pour avoir lancé une grève sur les péages et occasionné des pertes financières à la société publique Tunisie Autoroutes.
L’UGTT qui s’estime «visé» par le président Saied , avait annoncé pour les prochaines semaines des sit-in et rassemblements contre la politique du chef de l’État, qui devraient culminer lors d’une marche à Tunis le 11 mars.