Une honte à facettes multiples l’a assailli de toutes parts. La honte d’avoir trimé durant toute une vie et de se retrouver avec une retraite insignifiante qui ne lui permet pas de subvenir aux besoins primordiaux de sa famille. Une honte d’avoir succombé à l’idée de pallier à l’insuffisance de sa pension par la vente de feuilles de brick à l’entrée du marché central de sa ville. Une honte de voir sa photo de marchand à la petite semaine, prise à son insu, circuler sur les réseaux sociaux. Une honte de se retrouver dans la situation d’un nécessiteux qui quémande l »aide de l’État. Acteur de son état, il était à mille lieues d’imaginer que la vie allait lui jouer d’aussi mauvais tours. Mais ce n’est nullement un cas isolé. Maudite époque que celle où les artistes, ces « ingénieurs de l’âme », n’ont pas de quoi nourrir les leurs !
Cette situation a été dévoilée de mille et une manières par les artistes eux-mêmes et par ceux qui les soutiennent. Pour cause de covid et de difficultés économiques vécues par le pays, ces protestations ont été un coup d’épée dans l’eau.
Faut-il pour autant baisser les bras ? Il y a quelques années, ayant rencontré des difficultés financières, le propriétaire d’une chaîne de télévision a eu l’idée de vendre du persil à vingt dinars la botte à ceux qui souhaiteraient lui venir en aide. Un élan de solidarité lui a permis de surmonter la crise.
Ne serait-il pas judicieux d’entreprendre une action semblable pour éviter l’enlisement au comédien en question ? L’organisation de la vente de lots de « malsouka » à vingt ou trente dinars la douzaine serait une action efficace.
Qui ouvrira le bal ?