Alignés sur le front de mer et les grands boulevards de la ville, une vingtaine de drapeaux flottent depuis plusieurs semaines dans la capitale algérienne. Tous les pays membres de la Ligue arabe – y compris le Maroc – sont représentés à l’occasion du sommet de l’organisation le 1er et 2 novembre. L’image, en soi, est déjà un événement, souligne le quotidien français Les Echos.
C’est la première fois depuis 2019 que tous les membres de la Ligue arabe se réunissent. Le sommet d’Alger, reporté du fait de la pandémie de Covid, a enfin lieu à un moment opportun pour l’Algérie. Le pays cherche à reprendre de la visibilité sur la scène diplomatique après les années d’effacement sous Bouteflika , la crise politique déclenchée par la révolte du Hirak en 2019, et enfin la crise sanitaire.
Les Algériens veulent aussi profiter de vents favorables. « Il y a un momentum pour l’Algérie, explique une source diplomatique. Les prix des hydrocarbures ont augmenté, le pays est courtisé par quasiment tous les Européens pour son gaz, les Jeux méditerranéens organisés cet été à Oran ont été un succès, Emmanuel Macron est venu en août… Avec ce sommet, ils veulent montrer qu’ils sont de retour dans la cour des grands régionale. »
Les enjeux pour Abdelmadjid Tebboune sont élevés. Le succès du sommet s’évaluera déjà sur le plan logistique, les Algériens n’ayant pas organisé une telle rencontre depuis de nombreuses années. Surtout, c’est le nombre de chefs d’Etat présents qui validera, ou non, la crédibilité internationale du président algérien. Or Alger a déjà essuyé plusieurs défections remarquées, la dernière étant celle du roi du Maroc.