Au moins 20.000 personnes, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été déplacées depuis août en raison de violences dans le nord-est du Soudan du Sud, a affirmé mercredi une agence de l’ONU, se disant « alarmée ».
Le HCR ne précise pas qui est derrière ces attaques. Mais selon l’agence, les personnes déplacées sont majoritairement constituées de « femmes et d’enfants et de personnes vulnérables ».
Selon le HCR, le conflit est parti le 15 août du village de Tonga, à environ 500 km au nord de la capitale Juba, avant de s’étendre à d’autres villages et à des régions voisines.
« Les civils sont pris pour cible dans ce conflit impitoyable; nous devons assurer leur protection », a assuré dans le communiqué Arafat Jamal, représentant du HCR au Soudan du Sud.
Certaines personnes déplacées ont fait état de « meurtres », « enlèvements, extorsions, pillages ». Selon le HCR, des déplacés ont été forcés de se cacher dans les marais.
De nombreux déplacés ont fui dans le camp de Malakal, toujours dans l’Etat du Nil Supérieur. Le camp, installé il y a 10 ans et prévu pour accueillir 12.000 personnes, en accueille désormais 37.000.
A l’issue d’une conférence du parti au pouvoir mardi, le président Salva Kiir a déclaré qu’il « ne peut pas arrêter » les combats dans le Nil Supérieur. Dans un communiqué publié mercredi, la présidence a précisé que le chef de l’Etat était « déterminé à faire tout ce qu’il était possible pour arrêter la violence dans le Nil Supérieur et dans les autres régions » du pays.
Après avoir obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a sombré dans une guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018.
L’ONU et la communauté internationale accusent régulièrement les dirigeants sud-soudanais de maintenir un statu quo, d’attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics.