Des milliers de Kurdes syriens ont manifesté ce dimanche à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, pour protester contre les récentes frappes aériennes turques visant cette région contrôlée par l’administration semi-autonome kurde, a rapporté un photographe de l’AFP.
Après une accalmie de trois jours, la Turquie a mené de nouveaux raids aériens tôt dimanche contre des zones contrôlées par les Kurdes au nord d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.
Cinq soldats syriens ont été tués par une frappe de drone turque dans un village près de la ville de Tal Rifaat, au nord d’Alep, a précisé l’OSDH, qui a fait état d’un échange de tirs d’artillerie entre les forces kurdes d’une part, et les forces turques et les factions syriennes qui leur sont fidèles dans la région.
Depuis le 20 novembre, environ 65 personnes ont été tuées dans les frappes turques qui se sont principalement concentrées dans le nord-est de la Syrie: 35 combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées les Kurdes) et leurs alliés, 28 membres des forces du régime syrien, ainsi qu’un journaliste travaillant pour une agence de presse kurde, selon l’OSDH. La plupart d’entre eux sont tombés le premier jour des raids.
Dimanche, dans la ville de Qamichli, dans la région d’Hassaké, des milliers de manifestants, selon un photographe de l’AFP, ont dénoncé les frappes de la Turquie ainsi que les menaces d’une offensive terrestre qu’elle fait planer.
Les protestataires ont brandi le drapeau kurde rouge, jaune et vert et des portraits d’Abdullah Öcalan, le chef historique du PKK, emprisonné en Turquie, lançant des slogans hostiles au président turc Recep Tayyip Erdogan.