Les condamnations internationales s’accumulent pour la France pour sa gestion de ses ressortissants, dont des femmes et enfants en nombre, détenus dans des camps en Syrie. Le Comité contre la torture des Nations Unies a adopté lundi 16 janvier un texte, dont Libération a pris connaissance, dénonçant la politique française de rapatriements au compte-goutte. Le comité onusien considère que l’attitude de la France constitue une violation de la Convention contre la torture dont elle est signataire, en ce sens qu’elle ne prend pas «Les mesures législatives, administratives, judiciaires et autres mesures efficaces pour empêcher que des actes de torture soient commis.»
Depuis des années, des centaines de Français croupissent dans des camps de prisonniers en Syrie, à Al Hol ou à Roj, dans des conditions très difficiles. Si la France a rapatrié ces derniers mois 35 enfants, il en demeurerait quatre fois plus détenus en Syrie. «150 enfants français et leurs mères affrontent un cinquième hiver dans les camps du Nord-Est syrien, dénonce l’avocate Marie Dosé, qui représente plusieurs proches de ces détenus et a porté l’affaire devant l’ONU. La France assure avoir mis un terme à sa politique du “cas par cas” mais persiste à abandonner des enfants épuisés et profondément traumatisés dans des camps insalubres, et à violer allègrement ses engagements internationaux.»
La condamnation par le Comité contre la torture de l’ONU vient s’ajouter à celles de la Cour européenne des droits de l’homme en septembre et du Comité onusien des droits de l’enfant en février.