Les forces kurdes de Syrie ont demandé à la Russie de faire pression sur la Turquie, qui bombarde leurs régions dans le nord-est du pays, pour la dissuader de lancer une offensive terrestre, a affirmé leur chef ce mardi.
Lors d’une conférence de presse en ligne, Mazloum Abdi a cependant assuré que ses Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes) « se défendront » si la Turquie lance l’assaut.
Ankara a lancé le 20 novembre une série de raids aériens dans le nord-est de la Syrie sur des positions de combattants kurdes, membres de groupes qualifiés de « terroristes » par Ankara. Et son président Recep Tayyip Erdogan a réitéré la semaine dernière son intention d’ordonner, « le moment venu », une offensive terrestre.
M. Abdi, commandant en chef des FDS, a rencontré samedi le commandant en chef des forces russes en Syrie, le général Alexandre Chaiko, à l’aéroport militaire de Qamichli (nord-est).
« Nous leur avons demandé de faire stopper les attaques turques », a déclaré le responsable militaire kurde. Selon lui, « il est clair que les Turcs (…) se préparent » à une offensive terrestre.
Moscou, allié du régime syrien, et Washington, qui soutient les Kurdes de Syrie, ont récemment appelé Ankara « à la retenue ».
Si la Turquie met ses menaces à exécution, « nous serons obligés d’élargir l’étendue de cette guerre » pour qu’elle englobe l’ensemble de la zone frontalière, a averti M. Abdi, qui a déploré la position « faible » de Washington.
La Turquie a lancé ses raids après un attentat qui a fait six morts et des dizaines de blessés à Istanbul le 13 novembre, accusant les Kurdes de l’avoir commandité, ce qu’ils ont démenti.