Noureddine Taboubi a été invité le matin de ce Lundi 22 Février par la Radio nationale.
Le Secrétaire Général de l’UGTT a révélé que l’organisation syndicale a présenté la veille du remaniement ministériel, au soir du 25 Janvier, et suite à la réunion du Conseil supérieur de la sécurité nationale, une proposition aux trois présidents (Saïed, Méchichi et Ghannouchi), de reporter d’une semaine l’Assemblée générale de l’ARP, afin de trouver un compromis. Mais, seul le Président Saïed a accepté l’idée. Et nous voilà dans l’impasse.
Pour ce qui est des relations au sommet de l’Etat, Taboubi considère que le véritable différend, c’est entre Saïed et Ghannouchi. Méchichi n’est qu’une façade. Et le Secrétaire Général de l’UGTT pense que le Chef du gouvernement ne fera pas long feu et qu’on le remerciera, le jour où l’on considère qu’il n’est plus utile pour l’alliance au pouvoir, alors que Méchichi aurait dû, lui, le produit de l’ascenseur social, s’attacher à son gouvernement de technocrates, pour espérer réussir.
Concernant le Dialogue national, qui est resté au point mort, Noureddine Taboubi a indiqué que l’UGTT n’est l’alliée d’aucune entité et qu’il respecte les entités de l’Etat, en soulignant que « la centrale syndicale a lancé une initiative en prenant en considération que la situation n’est pas similaire à 2013, avec la présence d’instances élues, auxquelles il faut s’adresser; d’où la présentation de l’initiative au Président de la République ».
Pour ce qui est de l’évolution de l’initiative, Taboubi a précisé qu’il y a eu débat sur la plateforme et « l’UGTT a respecté les réserves de la Présidence de la République, concernant le contenu de la plateforme, en utilisant les slogans comme ‘réalisation des objectifs de la révolution’, ou en demandant une participation des jeunes ‘un garçon et une fille de moins de 30 ans, dans chaque délégation’. Ben, si avec tous ces amendements, le Président n’a pas avancé sur la voie du Dialogue national proposé, qu’il assume ses responsabilités », assure le Secrétaire Général de la centrale syndicale.
Concernant les raisons du non-lancement du Dialogue national, par le Président de la République, le SG de l’UGTT avance la possibilité de « doutes », concernant la réussite de ce Dialogue. A ce titre, Taboubi pense qu’en pareilles situations, « il faut avancer et le résultat ne saurait que venir ».
Par ailleurs, et pour dire que l’UGTT est sérieuse dans ses démarches, Taboubi a révélé, pour la 1ère fois, que la centrale syndicale a contacté M. Mohamed Ennaceur, pour présider ce dialogue, puisque « c’est une personnalité qui a fait ses preuves dans la marche de l’Etat, allant jusqu’à démissionner sous le règne de Bourguiba ».
Pour ce qui est de la situation du blocage actuel, Taboubi regrette que des partis au pouvoir veulent descendre à la rue, pour montrer leur force de mobilisation. « L’expérience a montré que la rue ne peut jamais offrir de solution », pense le Secrétaire général de l’UGTT.