À Tripoli, l’un des villes les plus pauvres du pays, la misère n’épargne pas les enfants qui sont de plus en plus nombreux à travailler pour aider leurs parents dans les dépenses des ménages. Ainsi, 12,5% des enfants âgés de 5 à 11 ans, 34,2% de ceux âgés entre 12 et 14 ans et 49% de ceux âgés de 15 à 17 ans travaillent, selon une étude menée par le conseil municipal de Tripoli, en collaboration avec l’Université libanaise et l’Université Saint-Joseph. Le travail a englobé 1.020 enfants de Bab el-Tebbané, des souks, de la région de Jisr, de Bab el-Raml, de Bahsas, de Nejmé et de Tell et dont les résultats ont été présentés mercredi au cours d’une conférence tenue au siège de la municipalité de la ville.
Selon cette enquête qui vise à mettre l’accent sur le travail des mineurs à Tripoli, 73,1% des enfants ayant fait l’objet de l’étude ont commencé à travailler il y a trois ans, c’est-à-dire avec le début de la crise économique et financière et la pandémie du Covid-19. Et leurs semaines sont longues. L’étude montre en fait que 55,3% d’entre eux travaillent 4 à 6 jours par semaine et que 42% d’entre eux n’ont aucun jour de repos. Et cela pour une somme modique, inférieure à 1,9 dollar par jour, sachant que 85% d’entre eux ne bénéficient d’aucune couverture médicale.
Ces enfants travaillent principalement dans les secteurs des voitures, des produits alimentaires et des vêtements, et sont exposés, dans leur majorité (83%), à au moins un risque de santé comme le bruit, la poussière, les matières chimiques et le port de poids lourds. Plus encore, 42% ont confié être maltraités, alors que 13% n’ont pas osé répondre à la question et 45% ont dit être bien traités.