Vantard, vaniteux, adepte des vérités alternatives, Donald Trump est au pouvoir à Washington, ce pouvoir qui lui a, répète-t-il, été volé il y a quatre ans par les démocrates qui ont ruiné le pays. Mensonge dont le 47-ème président n’a rien à faire, la seule vérité étant celle qui sort de sa bouche.
Dimanche soir, face à ses partisans en liesse, il a fait une de ses promesses habituelles et, bien sûr, radicales : « À compter de demain, je vais agir avec une vitesse et une force historiques pour régler chacune des crises auxquelles notre pays fait face. Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain.»
La réalité est différente : Joe Biden lui laisse un pays en bien meilleur état qu’il ne le prétend : le chômage est au plus bas, la production énergétique n’a jamais été aussi forte, la drogue tue moins, l’immigration à la frontière mexicaine est en baisse et l’inflation recule. Mais elle pourrait repartir si le républicain augmente massivement les droits de douane.
Tout ne se passera pas forcément comme il l’a promis dans son discours d’investiture révélé par le Wall Street Journal avant qu’il ne le prononce : « Je reviens à la présidence confiant et optimiste que nous sommes au début d’une nouvelle ère passionnante de réussite nationale. Une vague de changement déferle sur le pays. Mon message aux Américains aujourd’hui est qu’il est temps pour nous d’agir à nouveau avec le courage, la vigueur et la vitalité de la plus grande civilisation de l’Histoire », devait-il ajouter en invitant à une « révolution du bon sens ».
Le « bon sens » ? Une bonne partie du monde en doute et s’inquiète. Donald Trump, c’est la fin du monde multilatéral qui doit être remplacé par un monde transactionnel sans aucune régulation. Le nouveau président manque de cohérence, il reste imprévisible, mais son but reste le même : gagner. Pour lui -il vient de lancer sa cryptomonnaie spéculative, la Trump meme- et pour son Amérique. Tout a un prix, l’essentiel est d’arriver à un bon deal. Ce mot qui ne faisait pas partie de la grammaire diplomatique, des relations internationales, commence à s’imposer et l’on entend des Européens affirmer qu’il faut faire un deal avec Trump afin que l’Europe ne soit pas vassalisée par les Etats-Unis. Poutine y réfléchit tout comme Xi Jinping…
Malgré ses rodomontades, le plus vieux président de l’histoire américaine risque de se heurter au réel, aux lois voire même au Congrès qui ne devrait pas le laisser tout faire.