Hier soir, Donald Trump s’est couché en colère et il l’a fait savoir. Sa “grande et belle loi” budgétaire, adoptée de justesse au Sénat ( grâce au vote de son vice- président JD Vance après un 50-50) ne passait pas à la chambre des représentants. «Qu’est-ce que les républicains attendent ??? Qu’est-ce que vous essayez de prouver ??? MAGA n’est pas content, et ça vous coûte des voix», s’est-il emporté sur sa plateforme Truth Social avant de poursuivre sur le même ton : « Pour les républicains ce devrait être un «oui» facile. Ridicule !!!».
Ridicule ? Pas du tout. Sa magnifique loi qui va aggraver l’énorme dette américaine, favorise les riches alors que les plus modestes perdraient l’accès à des programmes publics d’assurance santé ou d’aide alimentaire.
En promulguant sa loi pour le 4 juillet, jour de la fête nationale, le président voulait un triomphe, « son » triomphe. Une réussite totale scellant «une renaissance économique comme jamais vue auparavant».
Sera-t-il de meilleure humeur aujourd’hui ? Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a laissé le scrutin ouvert pour faire changer d’avis les «contre» dans sa majorité.
Elon Musk, ex grand ami et “grand Américain”, a mis son poids dans la balance pour faire rejeter la loi : « Si ce projet de loi de dépenses insensé est adopté, le Parti américain sera fondé dès le lendemain (…) Notre pays a besoin d’une alternative à l’unipartisme démocrate-républicain, afin que le peuple ait enfin une VRAIE voix ». Trump a réagi en menaçant de renvoyer l’homme le plus riche du monde en Afrique du Sud (comme si cela était possible) et en lançant le Doge contre lui. « Vous savez ce qu’est Doge? Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon » a-t-il promis !
La menace semble l’arme principale de Trump qu’il brandit aussi bien dans les négociations que contre ceux qui osent lui résister. Zohran Mamdani, qui vient de remporter la primaire démocrate pour la mairie de New York, se retrouve dans son collimateur. Il est prêt à « arrêter » et « expulser » ce « communiste » qui ose s’opposer à sa volonté d’expulser les immigrés. N’étant pas à un mensonge près, il affirme que « beaucoup de gens disent qu’il est ici illégalement. Nous allons tout examiner ». Né en Ouganda, l’élu démocrate vit aux États-Unis depuis l’âge de 7 ans et a été naturalisé américain en 2018.
La menace, suivie de procès, cela peut rapporter gros : Paramount, société mère de CBS News, va verser 16 millions de dollars pour mettre un terme aux poursuites judiciaires intentées par Donald Trump contre la chaîne d’information qu’il accuse d’avoir favorisé Kamala Harris durant la campagne présidentielle. Il réclamait 20 milliards. L’argent sera versé à la future bibliothèque présidentielle de Donald Trump et non directement au président.