La publication de « A Sacred Oath » (« Un serment sacré ») le 10 mai prochain commence déjà à faire du bruit. Rédigées par Mark Esper, dernier secrétaire à la Défense de Donald Trump, ces mémoires « brutes et sincères » reviennent sur près d’un an et demi passé aux côtés de l’ancien président américain. En poste de juin 2019 à novembre 2020, il a travaillé « durant une période inédite de troubles civils, de crises sanitaires, de menaces extérieures grandissantes, de transition du Pentagone et avec une Maison-Blanche visiblement prête à contourner la Constitution ».
Dans des extraits obtenus par le média Axios, l’ancien chef du Pentagone rapporte qu’en marge de manifestations antiracistes en juin 2020, le président, très irrité, aurait lancé dans le bureau Ovale : « Vous ne pouvez pas simplement leur tirer dessus ? Tirez-leur dans les jambes ou quelque chose. » Il faut rappeler que le 1er juin 2020, les alentours de la Maison-Blanche avaient été le théâtre de manifestations agitées, faisant suite à la mort quelques jours plus tôt de l’Afro-Américain George Floyd, tué par un policier blanc à Minneapolis. Le contexte, selon Mark Esper, était « surréaliste » avec « le président, visage rouge, se plaignant bruyamment des manifestations en cours à Washington ».
L’ex-locataire de la Maison-Blanche aurait demandé à deux reprises si les forces armées pouvaient « tirer des missiles sur le Mexique pour détruire les labos de drogue », écrit Mark Esper, affirmant que les déclarations de Donald Trump l’avaient laissé sans voix. Une telle idée a émergé de l’ex-président lui-même, mécontent du flux constant de drogue à travers la frontière sud, au cours de l’été 2020. « Ils n’ont pas le contrôle de leur propre pays », aurait déclaré le milliardaire à propos du Mexique.
Selon des extraits de l’ouvrage cités par le « New York Times », lorsque l’ancien secrétaire à la Défense a soulevé diverses objections, Donald Trump aurait déclaré que « nous pourrions simplement tirer des missiles Patriot et éliminer les laboratoires, tranquillement », ajoutant que « personne ne saurait que c’était nous ».
Son conseiller politique Stephen Miller lui a proposé, alors qu’il assistait en octobre 2019 au raid qui a tué le chef de l’Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi, de couper sa tête, la plonger dans du sang de porc et la faire défiler en guise d’avertissement pour les autres terroristes.