Dans son monde parallèle, il est toujours le véritable président américain, au-dessus de la loi et de la justice ce « weak Biden » ( Biden le faible) qu’il pourrait bien envoyer en prison en novembre prochain. Les Etats-Unis sont de plus en plus divisés et l’on a du mal à comprendre comment une grande démocratie en est arrivée à ce point, à un comportement que les Etats qui se disent civilisés, développés, reprochent à de nombreux pays, notamment africains.
Le juge Merchan, qui conduit remarquablement, selon les juristes, le procès « Stormy Daniels » dans lequel l’ancien président est inculpé pour trente-quatre faits de « falsification de documents d’entreprise », a, lassé des attaques personnelles contre lui et contre le jury et les témoins, imposé un « gag order » (obligation de silence) à Trump qui l’a d’ailleurs violé ce qui lui a valu dix amendes de 1 000 dollars.
Ne pouvant exprimer sa colère et sa frustration, Donald Trump a délégué ce rôle à ses soutiens qui sont venus parader devant la presse, cravate rouge à la Trump en évidence : « Nous sommes ici de notre plein gré parce qu’il y a des choses que nous pouvons dire et que le président Trump n’est, injustement, pas autorisé à dire ». Le sénateur JD Vance, de l’Ohio, qui brigue la vice-présidence, démolit la présidence : « Toute la stratégie de Joe Biden, c’est de nous faire oublier l’inflation ici et les guerres à l’étranger avec ce simulacre de procès ». Mike Johnson, le speaker de la Chambre des représentants, est venu à New York pour affirmer que « ce que le président n’a pas le droit de dire, ce qui est une honte, c’est que chaque personne impliquée dans ce procès est pratiquement un agent politique démocrate ».
Dans la salle d’audience, les avocats de Trump ont tenté de discréditer Stormy Daniels et Michael Cohen, l’ex-homme de confiance. Les télévisions qui couvrent le procès, non retransmis en direct, sont aussi divisées que les Américains. Fox News déplore un procès politique et voit en Cohen un témoin « véreux » alors que MSNBC entend un témoin « crédible » face à un accusé aux allures de « parrain de la mafia ».
Une élue du Colorado, Lauren Boebert, a expliqué que, oui, Trump pouvait s’endormir car les débats étaient « lents », mais elle a témoigné à la Chambre des représentants qu’ « il est joli quand il dort ». Jurant qu’il ne dormait pas, Trump assurait qu’il fermait simplement « ses jolis yeux bleus »…
Mardi, les plaidoiries commencent. Pour obtenir une condamnation, il faut l’unanimité du jury.