La visite que vient d’effectuer en Tunisie le premier ministre français Jean Castex qui a été accompagné de cinq ministres ainsi qu’une délégation d’hommes d’affaires à l’occasion de la tenue du 3ème Haut Conseil de Coopération franco-tunisien vient opportunément nous rappeler l’importance cruciale de réinventer le partenariat historique liant les deux pays. Un partenariat appelé à se renforcer, à se diversifier et à gagner en profondeur en sortant des sentiers battus et des modèles que les évolutions actuelles sur la scène mondiale ont rendus inappropriés. Un partenariat, qui devrait rappeler à certaines voix discordantes et hostiles qui se complaisent à tout vouloir détruire, à faire des procès expéditifs et à diffuser un discours populiste et haineux, sans présenter une alternative crédible, que la réalité est toute autre. Une réalité complexe dictée par l’histoire et la géographie qui a permis jusqu’ici à la Tunisie, aujourd’hui confrontée à des choix cornéliens, à des difficultés inextricables et à l’incurie de sa classe politique, de nouer des relations privilégiées, mêmes si elles sont souvent inégales, dans tous les domaines avec les pays de la rive nord de la méditerranée, notamment la France. Aujourd’hui, pourrait-on, au nom de prétendus slogans creux, d’objectifs obscurs et non réalistes et de calculs malsains, tout remettre en cause et considérer tous ceux qui investissent en Tunisie, créent de la valeur et des emplois, comme des prédateurs ?
Au moment où de nombreuses voix ne cessent d’appeler à trouver de nouvelles pistes qui permettent au pays de sortir du bourbier dans lequel il ne cesse de se débattre depuis maintenant plus de onze années en empruntant d’autres voies, d’autres formes de partenariat, sans toucher à l’acquis, certains se plaisent à développer la même antienne, à chercher à manipuler l’opinion publique par des discours populistes qui cherchent à nous bercer de fausses illusions sans présenter d’alternatives possibles.
Se borner, comme le font sciemment certains, à dénoncer la présence de plus de 1400 entreprises françaises qui font employer plus de 140 mille personnes, ne pas prendre en considération que malgré tout la France est notre premier partenaire économique, notre premier pourvoyeur de fonds pour le développement et notre premier investisseur étranger est contreproductif et procède d’une myopie. Quel agenda pourrait servir la fuite des entreprises françaises du pays ou la remise en cause d’une coopération bilatérale qui brasse une multitude de secteurs ?
Il est possible de faire encore plus et mieux. En effet, pour profiter pleinement du mouvement de relocalisation qui est en train de s’esquisser dans la rive nord de la méditerranée, la Tunisie est appelée à s’organiser, à apaiser ses tensions politiques et sociales qu’elle ne cesse de vivre et présenter une image rassurante pour pouvoir profiter des opportunités qui se présentent.
Elle se doit d’améliorer l’environnement des affaires, conférer à l’action de l’administration efficience et transparence, chasser le doute et présenter une vision qui rassure.
Manifestement, dans le contexte international actuel en mouvement, Il existe un grand potentiel pour booster les relations de la Tunisie avec ses différents partenaires et créer plus de valeur, il nous revient à nous de faire l’effort requis pour que le pays inspire à nouveau confiance, pour qu’il soit perçu stable et pour que ses atouts compétitifs nombreux arrivent à enclencher un processus vertueux.
Manifestement, au lieu de tomber dans les travers d’un discours aux relents obscurantistes, l’heure est au retour au travail, à la définition d’un ordre de priorité, à la diffusion de messages qui confortent la confiance et à l’option pour une trêve politique, économique et sociale. Il s’agit là du seul remède possible à la crise que nous vivons qui implique une prise de conscience et, surtout, une action énergique pour sauver ce qui peut l’être avant qu’il ne soit trop tard.