Comme annoncée hier, 15 mars, une résolution s’intitulant « Récentes atteintes aux syndicats et à la liberté d’expression et d’association, en particulier le cas du journaliste Noureddine Boutar » a été adoptée ce jeudi à 496 voix pour, 28 contre et 13 abstentions.
Les députés européens « exhortent les autorités tunisiennes à libérer immédiatement Noureddine Boutar, directeur de la plus grande station de radio indépendante de Tunisie, qui a été arrêté le mois dernier par des unités antiterroristes pour des motifs politiques et des allégations infondées.
De plus, les députés européens se disent « profondément préoccupés par la dérive autoritaire du président Saied et son instrumentalisation de la situation socio-économique désastreuse de la Tunisie pour renverser la transition démocratique historique du pays, et demandent la fin de la répression en cours à l’encontre de la société civile dans le pays ».
L’eurodéputé allemand Jan-Christoph Oetjen, rapporteur de la résolution, a déclaré : « Actuellement, la Tunisie est en droit chemin vers une dictature. Les instances démocratiques n’existent plus. Le président a les pleins pouvoirs. La justice n’est plus libre et l’expression des médias est menacée donc la situation est très critique donc c’est pour ça qu’à notre avis, il faut agir maintenant et donner un message fort et clair. »
Le Parlement demande instamment aux autorités de libérer toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris les journalistes, les juges, les avocats, les militants politiques et les syndicalistes, et de respecter la liberté d’expression et d’association et les droits des travailleurs, conformément à la Constitution tunisienne et aux traités internationaux ».
Le texte condamne également les propos de Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens et les attaques qui ont suivi et « appelle les autorités à se conformer aux lois internationales et nationales ».
Enfin, les députés réclament la suspension des subventions européennes accordées à la Justice et Sécurité en Tunisie.