Près de 70 000 migrants ont été interceptés cette année alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée depuis la Tunisie vers l’Italie, soit plus du double pour la même période l’année précédente, a indiqué un porte-parole de la garde nationale samedi.
Sur onze mois, le nombre de candidats à l’émigration clandestine interceptés par les autorités tunisiennes s’est établi à 69 963 personnes contre 31 297 sur la même période de 2022, selon des graphiques transmis par le porte-parole de la garde nationale, Houcem Eddine Jebabli.
Sur ce total, 77,5% (54 224) étaient des étrangers en majorité des ressortissants d’Afrique subsaharienne, et le reste des Tunisiens (15 739), contre 59% de migrants étrangers en 2022 (18 363) face à 12 961 Tunisiens.
En 2023, l’essentiel des migrants (82%) ont été interceptés sur le littoral proche de Sfax, distante d’à peine 150 km de l’île italienne de Lampedusa, à comparer à un chiffre de 66% pour 2022, selon la garde nationale.
Une nouvelle accélération des départs de migrants d’Afrique subsaharienne s’est produite cet été après que des centaines d’entre eux ont été chassés de Sfax, théâtre d’une rixe ayant entraîné la mort d’un Tunisien, et conduits par la police dans des zones désertiques aux frontières avec la Libye et l’Algérie dans ce que l’ONU a dénoncé comme des « expulsions ». Des accusations rejetées par les autorités tunisiennes.
Plus de 100 migrants sont morts dans le désert tuniso-libyen pendant l’été, selon les sources humanitaires qui ont indiqué que les « expulsions collectives vers la Libye et l’Algérie continuent ».