L’électricité a été coupée chez le chef du principal parti de l’opposition turque, qui refuse depuis février d’honorer ses factures pour protester contre la forte hausse des tarifs de l’énergie, a annoncé jeudi l’intéressé.« Ma femme vient de m’informer qu’ils nous ont coupé le courant », a d’abord tweeté Kemal Kiliçdaroglu, le chef du CHP (Parti républicain du peuple). « Mon action n’est pas un appel à la désobéissance civile. C’est un acte de résistance. Il vise à donner voix aux familles et enfants du pays condamnés à vivre dans le noir », a-t-il ajouté. Le leader politique de 73 ans s’est ensuite exprimé devant les journalistes depuis son appartement plongé dans la pénombre, à la lueur d’une lampe à kérozène placée sur une table près du sofa. « Ceci est mon combat pour vos droits », a-t-il déclaré, ajoutant que « les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres » sous le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan.
M. Erdogan accuse pour sa part M. Kiliçdaroglu de chercher à provoquer des troubles dans le pays en refusant de payer ses factures. La Turquie, où l’inflation a atteint 61,1% sur un an en mars selon les données officielles, est très dépendante des importations d’énergie.