Le président ukrainien est aux Etats-Unis. Jeudi, il doit présenter son « plan pour la victoire » à Joe Biden puis à Kamala Harris et à l’Assemblée générale de l’ONU, sans oublier Donald Trump à qui il demandera ce qu’il pense de cette guerre commencée en février 2022.
On ne sait pas exactement les détails de ce plan dont, indique Volodymyr Zelenski, « l’objectif principal est de renforcer l’Ukraine et de protéger notre peuple ». « Ensemble avec nos partenaires», précise-t-il, « nous pouvons renforcer nos positions en vue de la victoire » et forcer Vladimir Poutine « à négocier de manière juste et équitable ». Dès son arrivée sur le sol américain, l’Ukrainien a réclamé de nouvelles armes et rappelé qu’il attend l’autorisation américaine de frapper la Russie en profondeur avec des missiles à plus longue portée. Washington et Londres réfléchissent, mais craignent les réactions de Moscou qui a déjà fait savoir que cette permission équivaudrait à une entrée en guerre de l’Otan. Français et Britanniques ne sont pas opposés à des frappes en profondeur, mais leurs missiles contiennent des pièces américaines…
Zelenski souhaite aussi une nouvelle conférence de paix, « un sommet qui pourra mettre fin à cette guerre » et instaurer « une paix sûre ». Le Kremlin refuse d’y participer et poursuit son effort de guerre. Il y a quelques jours, Poutine a annoncé que cette année, la production de drones aura été multipliée par dix et portée à 1,4 million d’unités. Effort important aussi pour les obus et missiles qui, d’ailleurs, viennent aussi en nombre d’Iran et de Corée du Nord. 40% du budget est consacré à l’armement.
Le maître du Kremlin veut enrôler 180 000 nouveaux soldats pour porter son armée à 1,5 million d’hommes. Les salaires promis sont mirobolants, environ 52 000 euros par an, huit à dix fois le salaire annuel moyen. La famille d’un militaire tué peut recevoir jusqu’à 110 000 euros, plus que le salaire de toute une vie de travail. Une véritable « économie de la mort »… 600 000 Russes auraient été tués ou blessés.
Le président ukrainien espère que les premières décisions positives sur son plan seront prises « entre octobre et décembre ». Ce qui signifie que les Ukrainiens et les Russes se préparent en fait à une nouvelle phase de la guerre en 2025. L’hiver approche et les fronts risquent d’être gelés au propre comme au figuré.
L’Ukraine craint ce nouvel hiver. Son nouveau ministre des Affaires étrangères, Andriy Sybiha, croit savoir que Moscou prépare des frappes « sur les objets critiques de l’énergie nucléaire ukrainienne avant l’hiver ». En clair, les stations assurant l’acheminement de l’électricité produite par les quatre centrales nucléaires seraient visées ». L’Ukraine a déjà perdu une grande partie de sa capacité de production électrique et des coupures de courant de six à huit heures par jour seraient prévues…
Comme le dit Volodymyr Zelenski, « l’automne sera décisif pour la suite ».