C’est « un criminel de guerre » a dit Joe Biden. Des propos » inacceptables et impardonnables » a répliqué le Kremlin. Pourtant, les Occidentaux ne doutent plus depuis le bombardement du théâtre de Marioupol qui abritait de 500 à 700 personnes. En grosses lettres, visibles du ciel, il y avait écrit « Enfants ». Le nombre de victimes est inconnu mais selon deux députés ukrainiens, l’abri sous le théâtre a tenu et des survivants ont pu sortir. Le député Dmytro Gurin, dont les parents sont coincés dans la ville, a également expliqué à la BBC que « les gens avaient survécu », même s’il ne savait pas « si certains étaient blessés ou avaient été tués ». Il semblerait cependant que « la plupart d’entre eux ont survécu et vont bien ».
Le président Zelensky a lancé aux Russes : « Citoyens de Russie, en quoi votre blocus de Marioupol est-il différent du blocus de Léningrad pendant la Seconde Guerre mondiale ? Nous n’oublierons aucun de ceux dont la vie a été prise par les occupants. » « Il est impossible de trouver les mots pour décrire le niveau de cynisme et de cruauté avec lequel les envahisseurs russes anéantissent les habitants pacifiques », a dénoncé le maire adjoint de la ville, Serhiy Orlov. Selon lui, 80 à 90 % des bâtiments de la ville sont soit endommagés, soit détruits. La Russie affirme ne pas avoir bombardé la ville, et que le bâtiment a été détruit par le bataillon nationaliste ukrainien Azov.
Infatigable quand il s’agit de défendre son Ukraine, Volodymyr Zelensky s’est exprimé en vidéo devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, et a reçu une ovation debout, comme la veille face au Congrès américain. Il a exhorté l’Allemagne à abattre le nouveau « mur » érigé en Europe contre la liberté depuis l’invasion russe de l’Ukraine, faisant un parallèle avec l’ancien Mur de Berlin. Il ne prêche pas dans le vide, mais l’aide qu’il réclame, avions et zone d’exclusion aérienne ne viendra pas. Les Etats-Unis vont fournir 800 millions de dollars de plus d’aide militaire, l’Europe enverra des moyens de défense et l’Otan se renforcera aux frontières, mais tout sera fait pour éviter une guerre directe.
Et si les négociations sont toujours à l’ordre du jour avec un mince espoir, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, accuse la Russie de « faire semblant de négocier » et d’être engagée dans « un processus dramatique de brutalité de longue durée ». La Russie a rejeté la décision de la Cour internationale de justice, plus haute juridiction des Nations unies, qui lui avait ordonné mercredi de mettre fin à son offensive militaire. Une décision censée être contraignante pour un Etat membre de l’ONU, mais qu’elle n’a pas de moyen de faire respecter. « Nous ne pourrons pas tenir compte de cette décision » faute d’accord avec l’Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Sur l’Ukraine, bombe et obus pleuvent toujours. A Méfera, près de Kharkiv, une école et un centre culturel ont été touchés. 21 morts et 25 blessés.