On se moque volontiers de Macron et de son coup de téléphone à Poutine. Que pouvait espérer le président français sur l’Ukraine de la part de son homologue russe qui méprise l’Europe et ne considère que les Etats-Unis comme partenaire à sa hauteur ? Cependant, Donald Trump a fait chou blanc, a entendu les mêmes propos: la Russie poursuivra tous ses objectifs. Et, après l’entretien, il a fait procéder à la plus grande attaque depuis le début de la guerre : 550 drones et missiles lancés principalement sur Kiev. Un Trump impuissant que le Russe a encore enfoncé ce matin : la Russie ne peut atteindre ses objectifs par la diplomatie.
Vladimir Poutine va donc continuer, amplifier sa guerre dictée par sa volonté de renouer avec l’ « empire » russe qui, dans son esprit, s’étend sur toutes les terres où du sang russe a été versé. Il veut aller vite. Pourquoi ? Parce qu’il a l’avantage sur le terrain, que son industrie d’armement tourne à plein, que l’aide chinoise et nord-coréenne augmente, que l’armée ukrainienne s’essouffle ? Oui, mais il y a sans doute une autre raison que le maître du Kremlin s’efforce de cacher : l’économie russe est en perte de vitesse. Si elle affichait une belle croissance de 4 % en 2024, le PIB n’a progressé que de 1,4 % sur un an au premier trimestre de cette année, son plus bas niveau depuis deux ans, et tous les indicateurs laissent présager une nouvelle baisse, notent les économistes.
Vladimir Poutine refuse que l’on parle de récession, terme pourtant employé par son ministre de l’Economie qui sait que les ressources porteuses de croissance s’épuisent et que le pays manque de main d’œuvre dans tous les secteurs, hors armement.
L’Union européenne voudrait prendre un nouveau paquet de mesures, le dix-huitième, pour réduire encore les revenus pétroliers du Kremlin, mais le Slovaque Robert Fico bloque son adoption.
Donald Trump, qui triomphe aujourd’hui avec l’adoption de sa très controversée loi budgétaire, est humilié par Vladimir Poutine. Comment va-t-il réagir ? Jusqu’à présent, il n’a cessé de se rapprocher de la Russie dans l’espoir de deals fructueux. Quel va être son nouveau narratif pour masquer son impuissance, peut-être son abandon de l’Ukraine ? Il va s’expliquer avec Zelensky…